Page:Mémoires de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1833-1834.djvu/333

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forme même des efflorescences. Ces masses sont mal divisées en couches courant quelquefois de l’est-sud-est à ouest-nord-ouest, et inclinant au sud-est 55°.

« Depuis le temps des Romains l’exploitation de cette roche se fait, soit par de petites galeries peu profondes et mal faites, soit à ciel ouvert comme une carrière ; et la diminution considérable que la butte a éprouvée, et la surface en partie bouleversée par les éboulis, témoigne autant de la richesse de son imprégnation aurifère que de l’ignorance des exploitans. (Voyez, à cet égard, "Journal de géologie, vol. II, p. 269.)

« J’avoue que je ne puis regarder ce dépôt que comme une masse secondaire très travaillée par les agens souterrains, et soulevée avec les porphyres ou entre deux masses porphyriques ; tandis que les grès aurifères du côté septentrional de la vallée, auraient été en général moins modifiés, mais imprégnés de minerai. Du reste, leur rapport est clairement établi par des portions du mont Czetatye, qui sont minéralogiquement les mêmes que dans le mont Orla. Ces roches, moins imprégnées de feldspath, sont assez souvent dans les parties les plus exploitables, ou ce qui est pour le mineur le filon.

« Dans le mont Kirnik, le porphyre blanc est aussi traversé en partie par de petits filets pyriteux et quarzeux, et la roche est plus ou moins cellulaire ou drusique dans les portions métallifères. À côté du porphyre quarzifère du mont Kirnik, qui a environ 600 pieds de hauteur, on est tout étonné de trouver dans les monts Letteyer-Gebirge, un porphyre rouge ou grisâtre, feldspath vitreux et sans quarz, et avec ou sans amphibole ; roche dont l’âpreté et les petites cellulosités de la pâte rappellent les trachytes. De plus, elle prend çà et là une apparence bréchoïde, et près du nouvel étang il y aurait, suivant M. de Lill, de la véritable brèche en partie à ciment argiloïde rouge. Malgré ces caractères minéralogiques, je ne crois pas néanmoins que ce soit un dépôt si récent que les trachytes, et je le place entre l’éruption des porphyres aurifères et celle des trachytes tertiaires récens à grands agglomérats de ponces.

« J’ai déjà dit que les monts Igrel, Vayda et Orla étaient composés de grès carpathiques. Ils peuvent avoir 7 à 800 pieds d’élévation. Dans le mont Igrel, le grès est souvent fin. Au pied sud du mont Orla, il y a des schistes arénacés, et plus haut une espèce de grès quarzeux, fin, blanchâtre ou bleuâtre, à particules feldspathiques blanches, en partie poreux, à cristaux et petits filons de quarz. Il y a aussi un assez grand nombre de druses tapissées de quarz et de pyrites cristallisées. Cette roche renferme çà et là des lamelles de mica, même des fragmens d’une espèce de micaschiste talqueux, et des particules charbonneuses noirâtres. Ces dernières affectent même quelquefois la texture du bois. Il y a des lits marneux, noirâtres, comme dans le grès carpathique. La pâte de ces roches apparaît seule, çà et là, et forme alors un schiste ressemblant à une grauwacke schisteuse, quelquefois verdâtre.