Page:Mémoires de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1833-1834.djvu/340

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carpathiques traversées dans les galeries du mont Kreutzberg à Nagy-Banya avant d’atteindre le porphyre.

La décomposition de ces roches porphyriques n’a pas toujours lieu sur une surface continue, on voit au contraire souvent les masses décomposées former des traînées entrecroisées et même des portions intactes de porphyre au milieu d’une masse décomposée, réduite enfin à l’état d’une substance analogue au kaolin ; de petits filets de calcédoine s’aperçoivent dans la roche.

La stratification des porphyres est indistincte ; ainsi sur le haut du mont Kreutzberg, à Nagy-Banya, les masses sont horizontales ou faiblement inclinées à l’est. Le porphyre siénitique est divisé en couches plus distinctes ; à Fernezeli elles ont l’air d’être dirigées du sud-ouest au nord-est.

On voit quelquefois reposer sur le porphyre, d’une manière non conforme, des argiles marno-sablonneuses, en partie micacées et à rognons de grès marneux, en un mot, du grès carpathique. Ainsi la galerie inférieure du mont Kreutzberg en traverse une épaisseur de 200 toises. Leurs couches y inclinent au nord et forment le sol des jardins et des vignes du mont Kreutzberg.

Les filons métallifères du Kreutzberg courent h. 2 et 3, ou du sud-ouest au nord-est[1]. On y distingue outre un filon principal, avec beaucoup de petites ramifications ou divisions, des fentes latérales, l’une dans le mur liegende Kluft et l’autre dans le toit le hangende ou Chalcedon Kluft. Cette dernière suit la même direction que le filon principal. À la surface extérieure de la montagne, les séparations entre ces filons sont plus grandes. La gangue du filon du toit est surtout calcédonique, et celle du filon principal est quarzeuse ou composée d’un silex corné grossier, d’améthyste et de calcédoine. Le filon du mur offre les mêmes minéraux qui dominent aussi dans tous les filons de ce district métallifère. Ces matières siliceuses sont par bandes ondulées, parallèles aux fentes, et le plus souvent entremêlées de la manière la plus singulière.

Les minerais sont de l’argent antimonial, de l’argent sulfuré, de la blende, de la pyrite cuivreuse et du fer sulfuré. Les minerais du filon principal et de celui du toit sont aurifères ; ce qui n’est pas le cas pour le troisième, qui renferme, d’une autre part, plus d’argent antimonial. Comme rareté, on remarque dans ces mines des druses tapissées d’antimoine filiforme.

Il est difficile de déterminer la nature positive de ces gîtes métallifères, parce que le porphyre n’est pas stratifié ; néanmoins, d’après les gangues, leur apparence bréchoïde et les druses, on peut les placer parmi les gisemens en filons.

Les filons métallifères et les simples fentes (Klufte), formées par du porphyre décomposé, ont une direction parallèle assez constante. Ils se subdivisent vers l’ouest et s’appauvrissent vers l’est.

« La puissance des filons est très variée ; s’il y en à qui ont i à 2 pieds, la plupart

  1. Je trouve dans mon journal la direction indiquée du nord-nord-ouest au sud-sud-ouest. A. Boué.