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sur les éthers.

éther, rien qui ne soit parfaitement d’accord avec ce que nous présentent les autres corps ; ce n’est pour nous qu’un être curieux par sa nouveauté, et sur-tout par la facilité avec laquelle on le gazéifie et on le liquéfie. Étudions-le davantage, et il va nous apparoître comme l’un des composés les plus singuliers qu’on puisse créer… Il ne rougit point la teinture de tournesol la plus affoiblie. À la température ordinaire et dans l’espace de quelques minutes, les alcalis les plus forts n’ont point d’action sur lui ; la dissolution d’argent ne le trouble nullement ; et tout cela, soit qu’on l’emploie à l’état gazeux ou à l’état liquide, ou dissous dans l’eau ; rien, en un mot, ne peut y démontrer la présence d’un acide. Qu’on l’enflamme, et tout-à-coup il s’y développe une si grande quantité d’acide muriatique, que cet acide précipite en masse le nitrate d’argent concentré, qu’il suffoque ceux qui le respirent, et qu’il paroît même dans l’air environnant sous la forme de vapeurs.

L’acide muriatique se forme-t-il dans cette inflammation, comme on est tenté de le croire, ou n’est-il que mis en liberté, ce qui peut être ? Voilà la question qu’il faut essayer de résoudre.

Si l’acide muriatique se forme dans la com-