Page:Mémoires du Muséum d'histoire naturelle - Volume 13.djvu/328

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nité. Heureusement qu’à cette même époque un sceptre qui étoit presque celui de l’Océan , tomba dans les mains d’un jeune monarque pur dans ses mœurs, simple dans ses goûts, et qui de bonne heure avoit compris qu’une découverte utile pouvoit honorer un règne autant que des conquêtes. Le premier parmi les princes , il eut l’idée d’aborder des pays nouveaux sans y porter la terreur, et de n’y faire connoître sa puissance que par ses bienfaits. Chaque fois que l’historien rencontre un pareil exemple, il est de son devoir de le montrer dans toute sa beauté; c’est surtout à l’historien des sciences qu’il appartient, pour remplir ce devoir, de s’élever au-dessus des misérables rivalités des nations; et bien que celui qui a mérité cet hommage ait été si souvent et si long-temps en guerre avec la France , ce n’est pas sans doute devant une assemblée telle que la nôtre, que j’aurai à m’excuser de le lui avoir rendu. Georges III s’étoit donc empressé, dès son avènement au trÔDe , d’envoyer quelques vaisseaux dans la mer du sud, avec des instructions générales pour le perfectionnement de la géographie; le commodore Byron s’y étoit rendu en 1764. Deux autres officiers, le capitaine WaUis et le capitaine Carteret, y furent envoyés en 1766 : ils n’étoient pas encore de retour qu’une quatrième expédition fut ordonnée sous la conduite de ce Jacques Cook, qui, par ce voyage et par les deux autres qu’il a exécutés, a plus contribué à faire con- noître le globo qu’aucun des navigateurs qui l’avoient pré- cédé depuis deux siècles. Ce voyage avoit été conçu à la fois dans l’intérêt de ia géographie et de l’astronomie , car la commission principale