Page:Mémoires du Muséum d'histoire naturelle - Volume 13.djvu/338

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lorée; les végétations pierreuses qu’elle produit; des aurores boréales de mille formes et de mille couleurs, illuminant de temps en temps ces spectacles imposans, leur donnent des dédommagemens et les excitent à la méditation. Seule peut- être parmi les colonies, l’Islande s’est faite une littérature originale plutôt que sa métropole, plutôt que toute l’Europe moderne. On assure qu’un de ses navigateurs avoit découvert l’Amérique près de cinq siècles avant Christophe Colomb ; et ce n’est que dans ses anciennes annales que l’on a pu re- trouver des documens un peu authentiques pour l’histoire de la Scandinavie; encore aujourd’hui le moindre paysan y est instruit de l’histoire de son pays , et c’est en redisant de mémoire les chants de leurs anciens poètes qu’ils passent leurs longues soirées d’hiver. Notre caravane savante employa un mois à parcourir cette île ; et M. de Troil a publié une relation bien intéressante de ce qu’ils observèrent. Quant à M. Banks, toujours peu oc- cupé de lui-même, il se borna à donner à Pennant, pour son voyage en Ecosse, les dessins qu’il avoit fait faire de l’île de Staflfa et de sa grotte, ainsi que la description qu’il en avoit prise. En Islande, comme dans la mer du Sud, comme à Terre-Neuve, il lui sufBsoit que ses observations ne fus- sent point perdues pour le public, et sa gloire personnelle lui pavoissoit satisfaite. Au reste, encore ici, il a mieux fait que d’éciire; il est devenu pour les Islandais un bienfaiteur non moins zélé et plus effectif que pour les Otaitiens; non- seulement il a attiré sur eux l’attention de la cour de Dane- marck ; veillant lui-mémo sur leur bien être, deux fois, lorsqu’ils étoient tourmentés par la famine, il a envoyé à ses