Page:Mémoires du Muséum d'histoire naturelle - Volume 8.djvu/528

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N’oubliez pas, MM., que ce discours n’est qu’un aperçu général des progrès de l’entomologie, et que dès-lors vous ne devez point attendre de moi une bibliographie de cette science. Mais il est un auteur que je ne puis passer sous silence, c’est de Géer. Elève de Réaumur et disciple de Linnæus, embrassant, comme celui-ci, dans ses études, toute la classe des insectes, il a perfectionné sa méthode, déjà améliorée en quelques points par Geoffroy ; il a décrit et figuré d’une manière très-détaillée et avec une fidélité étonnante ceux de ces animaux qu’il possédoit ; émule de Réaumur, il a, comme lui, observé avec les mêmes soins et la même sagacité les mœurs des insectes. Son recueil de mémoires, composant 7 volumes in-4o, est, sans contredit, le meilleur ouvrage qui ait été publié sur cette branche de l’histoire naturelle.

Les organes de la manducation lui avoient paru, ainsi qu’à Réaumur, offrir des considérations intéressantes. Scopoli les avoit même employés pour caractériser les genres de l’ordre des diptères et de celui des hyménoptères. Mais il étoit réservé à un autre élève de Linnæus, Jean Chrétien Fabricins, de fonder sur ces parties un système général, et de compléter ainsi l’étude de l’organisation extérieure des insectes. S’il falloit juger cet auteur d’après la manière dont il a exécuté son plan, nous aurions bien des reproches à lui faire ; mais les erreurs graves où il est tombé et les vices de son système peuvent bien déposer contre lui, mais non contre la solidité des principes qu’il a établis. Car, abstraction faite des difficultés inhérentes à l’étude d’organes aussi petits et aussi délicats que ceux qui composent la bouche des insectes, il n’en est pas moins vrai que sans cet examen l’on ne pourra