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la mise sur pied du plan xvii

toutefois que si la variante n°2 ne comportait pas d'extension au nord de la région de Mézières, cela tenait uniquement à nos possiblités du moment ; il ne faut, en effet, pas oublier que nous étions encore sous le régime de la loi de deux ans.

D'autre part, l'abandon des idées défensives et une plus juste appréciation de nos possibilités en face d'un adversaire qui se concentrait à la frontière même, nous conduisait à éviter autant que possible d'abandonner au début une trop large bande du territoire national. C'est ce qui explique que la concentration du gros de nos forces dans ces plans successifs était prévue sur une ligne de plus en plus rapprochée de la frontière. Le plan XVII allait marquer un pas de plus dans cette nouvelle voie.

En outre, le travail de réorganisation de nos formations de réserve ayant pour double but de les rendre plus souples et d'améliorer leur encadrement, nous permettait de prévoir leur utilisation plus tôt au côtés des troupes actives. Enfin la mise au point de ces diverses variantes permit de découvrir une série d'améliorations et de simplifications à apporter dans l'exécution même des transports et de la concentration. C'est ainsi, en particulier, que l'on parvint à simplifier les règles qui régissaient les mouvements des trains : jusque-là l'itinéraire de chaque train était réglé de bout en bout, et ce trajet nécessitait pour chaque gare traversée une fiche pour chaque train ; la gare de débarquement était fixée d'une manière absolue ; cette règle trop stricte nécessitait un très long et très minutieux travail. On décida de ne régler le parcours de chaque train que jusqu'à la gare régulatrice. Ce dernier organe fut chargé de déterminer, d'après ses disponibilités sur le réseau qui lui était affecté, l'itinéraire de fin de parcours et la gare de débarquement.

Les cinq mois de travail que la préparation de la variante n°2 a demandés ont donc été très utiles, et ont permis d'améliorer les conditions d'exécution ultérieures du plan XVII.