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de surveillance, tout d'abord par des régiments de réserve, puis, après leur départ, par deux divisions territoriales maintenues respectivement à Perpignan et à Bayonne. Au centre, un cordon de douaniers et de forestiers était considéré comme suffisant.

Défense des côtes : La défense était confiée à l'armée navale française concentrée toute entière en Méditerranée.

L'organisation devait comprendre :

Une défense mobile. Les côtes de la mer du Nord et de la Manche, étant les plus exposées, seraient divisées en trois secteurs, comprenant : le 1er, les ports de Calais et de Boulogne ; le 2e, ceux de Dieppe et du Havre ; le 3e, le Contentin. A chacun de ces secteurs serait affectée une division territoriale stationnée respectivement à Saint-Omer, à Rouen et dans le Cotentin ; une réserve centrale pourrait, en outre, être prévue. Pour la défense éventuelle des côtes de Bretagne et d'une partie de celles de l'Océan, une division territoriale de Bayonne, outre sa mission face à l'Espagne, assurerait la défense du reste du front de l'Océan.

Une défense fixe. Cette défense serait assurée par les garnisons des points essentiels : Cherbourg, Brest, Lorient, Bordeaux, Toulon, Bizerte.


Le Conseil supérieur de la Guerre se réunit au ministère de la Guerre, dans l'après-midi du 18 avril 1913, sous la présidence du ministre, M. Étienne. Appelés à voter sur la question de savoir s'il y avait lieu d'élaborer un plan XVII sur les bases du rapport de présentation que je viens de résumer, les membres du Conseil votèrent oui à l'unanimité, sans qu'aucune objection ait été soulevée.

Le lendemain, je partis en tournée d'inspection avec M. Étienne. Nous visitâmes en particulier Verdun et les défenses de Nancy.

Le 2 mai, le ministre approuvait à son tour les bases du plan, qui devenait quasi exécutoire. Sa nécessité se révélait, d'ailleurs, plus grande chaque jour ; en effet, la mise en place des documents relatifs à la variante n°2, terminée dans le courant du mois d'avril, avait révélé un certain nombre d'erreurs imputables aux modifications