Page:Mémoires du maréchal Joffre (1910-1917) T.1.pdf/205

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
192
mémoires du maréchal joffre

Transports dans le Nord de divisions territoriales initialement prévues pour la défense des côtes.

Parmi ces variantes motivées, comme on le voit, par les préoccupations que me causait la Belgique, un certain nombre d'entre elles pouvaient être exécutées avant même la concentration ; d'autres, au contraire, devaient être retardées ; dans ce dernier cas rentraient les variantes par voie de terre qui ne pouvaient évidemment s'effectuer qu'une fois les troupes débarquées, ou certains transports parallèles au front, qui ne pouvaient être que postérieurs aux principaux transports de concentration, sous peine de les cisailler. Il pourrait en résulter des retards, et l'obligation, non pas de faire l'offensive, mais la contre-offensive. L'inconvénient étiat mince, car l'espace qui, à l'aile gauche, nous séparait dans cette hypothèse des Allemands, devait nous donner le temps de voir se dessiner les événements.


En mars 1914, je fis, en outre, établir un "Plan de renseignements" pour le groupe des armées du Nord-Est. Je l'approuvai le 28 mars. Il exposait l'ensemble des informations que je jugeais nécessaires en vue de décider la manœuvre à faire , il devait servir de base au "Plan de recherches du Service spécial de renseignements", au "Plan d'exploration stratégique aérienne", et aux missions d'exploration à confier aux divisions de cavalerie des armées et aux corps de cavalerie.

Ce plan est intéressant parce qu'il indique bien la nature des préoccupations que nous avions concernant les manœuvres de l'ennemi, et des renseignements que devaient servir à étayer ma décision. Pour cette raison, je crois nécessaire de donner ici les parties principales.

Pour bien préciser le but à atteindre, et augmenter la clarté de l'exposition, ce plan était divisé en plusieurs chapitres correspondant aux diverses périodes de la guerre : tension politique, couverture, concentration des troupes, période des grandes opérations. Mais on rappelait que cette division ne devait pas être prise trop à la lettre, ni considérée