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mémoires du maréchal joffre

l'organisation de nos correspondances avec elle, lorsque la guerre sera déclarée. En ce qui concerne les côtes, il nous sera tout particulièrement intéressant de savoir le plus tôt possible s'ils laissent initialement des troupes actives, en particulier les IXe et Xe corps. Ces corps pourraient être, dès lors, considérés comme des formations à transport réservé, destinés à jouer le rôle de réserves entre les mains du haut commandement. Il serait dans ce cas utile de connaître la date de leur départ.

Coopération à l'offensive allemande des Italiens et éventuellement des Autrichiens.

a) Surveillance du Grand Saint-Bernard, du Simplon, du Saint-Gothard, du Brenner, afin d'éventer toute offensive italienne par la Suisse ou tout transport de torupes italiennes vers l'Allemagne du Nord.

Cette surveillance serait à combiner avec celle des chantiers de débarquements dans la vallée du Pô (particulièrement vers Milan et Vérone) et dans la Vénétie.

b) A titre de sécurité, surveillance des lignes permettant de transporter des corps autrichiens vers la frontière française.

Surveillance plus particulière des corps de Vienne (IIe corps) et de Presbourg (Ve corps).

Pays neutres.

a) On a déjà indiqué les avantages que les Allemands pouvaient trouver à s'emparer de l'Île de Fionie et de se rendre maîtres des détroits de la Baltique.

Éventuellement, il y aurait donc intérêt à connaître les forces qu'ils engageraient de ce côté.

b) De même, il est utile de savoir s'il y a des rassemblements allemands à la frontière de Hollande. La question a, du reste, été envisagée dans la recherche de leur aile droite.

c) Reste, enfin, la question des mesures prises par les Belges et par les Suisses, pour faire respecter leur neutralité ou se joindre à l'un de ses belligérants. A cet égard, les renseignements seront fournis par la voie diplomatique, et il sera particulièrement important qu'ils soient transmis d'urgence au général commandant en chef.

A partir du moment où les Allemands auront pénétré soit en Belgique, soit en Suisse, nous pourrons chercher à entrer en relations avec les armées de ces deux puissances :

...par l'envoi d'officiers d'état-major,

...par notre cavalerie et nos avions.

Mais il y aura certainement avantage à nous les ménager et,