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les batailles de la frontière



Mercredi 19 août. — La nuit du 18 au 19 continua de nous apporter des précisions sur le passage des troupes allemandes de la rive droite sur la rive gauche ; les régiments signalés appartenaient au IVe, VIIe et Xe corps ; la cavalerie allemande atteignait Diest. Notre corps de cavalerie, en liaison avec une brigade mixte belge, avait refoulé la cavalerie signalée à Gembloux, mais s'était heurté à une résistance organisée à hauteur de Ramilies.

L'après-midi nous apporta une nouvelle série de renseignements : tout d'abord, vers 16 heures, le colonel Génie nous confirma par téléphone qu'à la suite d'un combat qui avait eu lieu le 18 devant Tirlemont et dans lequel les Allemands avaient montré des troupes de toutes armes, l'ordre avait été donné à l'armée belge de se rapprocher davantage d'Anvers ; par sa guahce, elle devait même pénétrer dans le périmètre des forts d'Anvers. Par ce mouvement de recul, nos alliés découvraient Bruxelles.

Mais, ce qui était plus grave, par là, nous perdions tout contact avec les Belges et l'espoir que j'avais nourri de les voir participer activement à l'enveloppement de la droite allemande. Notre corps de cavalerie et la place de Namur se trouvaient séparés du gros des forces belges. Le général Michel, gouverneur de Namur, signalait qu'il n'avait que trois brigades et qu'il les concentrait au nord-est et au sud-est de sa place : il demandait que l'armée franco-anglaise franchisse la Sambre et assure la sécurité de la zone nord-ouest et sud-ouest. En outre, les Belges signalaient que des forces importantes passaient la Meuse entre Liége et Huy ; nos reconnaissances d'aviation avaient

    gique, nous aurons après-demain soir récupéré les 100 000 coups de 75 envoyés en Belgique ; 3° vous avez bien fait de nous envoyer le premier drapeau ; son arrivée a secoué Paris d'un grand frisson de joie et de fierté. Il est aux Invalides... en attendant les autres. Affectueusement à vous. — Messimy ; 4° Pour Dijon, qui est en dehors de la zone des armées, je vous prie de le remarquer, j'ai annulé les ordres, puisque la fortune nous sourit. Mais je tiens à insister sur ce point que Dijon est hors de la zone des armées, où je me dénie le droit de donner des instructions ou des ordres."