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huit divisions (y compris les quatre divisions des places de l'Est) le total des forces immédiatement concentrées à la frontière. Si, en outre, on préparait d'une manière plus complète le transport éventuel des 21e et 19e corps, il était possible d'escompter un total de soixante-trois divisions à employer dans les opérations.

Sur ce chiffre, seize divisions seulement étaient de réserve : nous arrivions ainsi à une égalité presque complète avec les Allemands.

Dès lors comment organiser notre dispositif ?

Tout d'abord, il était nécessaire de remonter plus au nord l'aile gauche de notre déploiement ; eu égard au effectifs dont nous disposions, il ne semblait pas possible d'étendre celle-ci au delà de Mézières. Il fallait ensuite renforcer cette aile : à cet effet, le quatrième groupe de divisions de réserve pourrait lui être adjoint, et le 19e corps lui être éventuellement attribué. Mais cet allongement vers le nord créait ainsi un vide dangereux entre la 3e et la 5e armée, en face de la position de Metz-Thionville.

Cela m'amena dès le mois d'août 1911 à faire établir une modification au plan XVI sous forme de variante au plan initial d'après les directives suivantes :


Remonter vers le nord la gauche de notre dispositif formé par l'armée d'aile et le groupement de cavalerie, de la région de Vouziers-Rethel jusqu'à celle de Mézières ;

Rapprocher les quatre groupes de divisions de réserve jusqu'à notre ligne de déploiement ;

Porter l'armée de manoeuvre en arrière de la place de Verdun renforcée ;

Prévoir d'une façon ferme le transport des 14e et 15e corps à l'aile droite vers Lure et Belfort ;

Prologner les lignes de transport éventuel du 19e corps jusqu'à Laon en vue de son affectation à l'armée d'aile gauche et celle du 21e corps jusqu'à Meaux en vue de son affectation à l'armée de manoeuvre, 6e armée.


A la vérité, ces directives n'étaient encore qu'un expédient. Elles n'étaient dans mon esprit que provisoires et seulement valables jusqu'au jour où nous pourrions envisager