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LIVRE IIII.

LE SACERDOCE, LES ORACLES ET LES MYSTÈRES.




CHAPITRE PREMIER

LE SACERDOCE


Lorsqu’on remonte aux origines de la société grecque, on ne trouve pas de traces d’un sacerdoce ; la prétendue théocratie de l’époque pélasgique est une pure chimère. Chaque père de famille invoquait et honorait à sa manière les dieux protecteurs de son champ, de son foyer, de sa maison, présentait les libations et les offrandes sur l’autel domestique et accomplissait les sacrifices qui précédaient et sanctifiaient chaque repas. Quand les familles réunies en tribu voulaient offrir un sacrifice en commun, les chefs de la tribu l’offraient en présence de tout le peuple qui prenait part au repas. Dans Homère, on voit Agamemnon, Pélée, Nestor, Ulysse, diriger ces cérémonies et immoler eux-mêmes les victimes. C’est par respect pour cette tradition que le nom de roi resta attaché à de certaines fonctions sacerdotales, longtemps après qu’il eut disparu dans l’ordre politique.