Page:Ménard - Du polythéisme hellénique, 1863.djvu/307

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les Grecs après leur victoire, par exemple, dans la défense miraculeuse du temple de Delphes. Les Delphiens avaient demandé à l’oracle s’il fallait enfouir les trésors sacrés ou les transporter dans un autre pays. Le dieu leur répondit qu’il saurait bien se défendre lui même ; alors ils ne s’occupèrent que de leur propre sûreté ; ils envoyèrent leurs femmes et leurs enfants en Achaïe et se réfugièrent sur les sommets du Parnasse où dans la Locride. Mais quand les barbares, venus pour piller le temple, furent arrivés à l’enceinte d’Athéna Pronoia, la foudre tomba sur eux, et des quartiers de rochers, détachés de la montagne, roulèrent avec un bruit horrible et en écrasèrent un grand nombre. Quelques-uns seulement s’échappèrent et s’enfuirent en Béotie, où ils racontèrent qu’outre ce prodige, ils avaient vu deux guerriers d’une taille merveilleuse qui les poursuivaient et les massacraient. Les rochers tombés du Parnasse furent laissés à la place où ils s’étaient arrêtés, en témoignage de la vengeance des dieux. Plus tard, lors de la grande invasion des Gaulois, le dieu de Pytho défendit encore son temple. Selon Pausanias et Justin, un tremblement de terre qui détacha une partie de la montagne, le tonnerre, la grêle et les bruits de la tempête, répétés par les grands échos du Parnasse, et pendant la nuit ces terreurs mystérieuses qu’on attribuait à Pan, aidèrent les Grecs à exterminer l’immense armée des barbares.