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LE TRIOMPHE DU RÊVE

pour un mois à tous les journaux. Chaque soir, elle déchirait fiévreusement les bandes de papier trop bon marché, où son nom était à peine lisible. Rien ! Ah ! si fait : le « vient de paraître » que tous inséraient obligeamment, entre une réclame pour l’huile de table « à la Cigale » et le programme d’une séance cinégraphique. C'était toujours ça ! Mademoiselle Angéline rêvait sur ces petits rectangles de lettres noires, comparait les caractères du Radical à ceux du Cernéen.

Dans un délai convenable, Jean Briole publia une chronique au Mauricien. Mademoiselle Angéline constata qu’il parlait peu et vaguement du Triopmhe du Rêve, pas du tout de l’écrivain : ces deux colonnes, c’était le panégyrique du parfait honnête homme, du vieillard charmant qu’avait été Monsieur Timothée.

L’indignation fit monter le sang à la tête de Mademoiselle Angéline.

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