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DES HISTOIRES

faites pour vivre seules ; je le sais par une très longue et très constante et très amoureuse étude. De plus, ton extrême fragilité, cette aptitude à souffrir de tout, et si cruellement, me font une grande peur. Je t’en supplie, ma Chérie, ne te laisse arrêter ni par de vains scrupules — des fantômes de scrupules — à mon endroit, ni par un absurde respect-humain. La seule vie possible pour toi est une vie de tendresse. Vis ta vie ! »


Les larmes de Marthe Veyrès coulaient maintenant sans retenue. Ah ! le cher, cher absent ! Elle était venue lui demander le courage de la résistance, et voici qu’il lui prêchait Tabandon. Elle se calma un peu et continua :

« Un danger toutefois te menace, et je dois récarter de ta route. Ce danger, il naît de la pente même de ton tempérament et du besoin que j’ai toujours dis-

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