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FLEURS D’AVRIL.


<poem>

Était-ce sa jeunesse, était-ce le printemps ? Était-ce son œil pur et doux avec finesse ? Était-ce le concert des bois verts et chantants ? Était-ce le printemps, était-ce sa jeunesse ?

Je devins amoureux de ses quinze ou seize ans, Et je la dominais, fort de mon droit d’aînesse ; Mais comme je trouvais ses caprices charmants, Je crois bien que c’est eux qui me tenaient en laisse.

Comme elle en avait tant, elle eut aussi celui De délivrer son cœur de l’invincible ennui Qu’un vieil amour d’un mois si justement inspire.

Je la revis hier et la vis peu d’instants, Mais mon cœur fut repris, rien qu’à la voir sourire. Était-ce sa jeunesse, était-ce le printemps ?