Page:Méric - Le Crime des Vieux, 1927.djvu/270

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tières, sans paraître s’apercevoir que ces mêmes travailleurs revêtus de l’uniforme s’étaient transformés en soudards et que rien n’est si près de la brute qui tue héroïquement que le pacifique ouvrier rêvant d’émancipation sociale et de concorde universelle.

Cela tourna promptement à la débandade. Chacun ne songeait plus qu’à sa précieuse peau et ce qu’on appelait l’embuscage prit des proportions fantastiques. Mais le comble, ce fut l’entrée en lice de l’Empereur romain, Bénito Ier, le plus exécrable tyran de ce temps, qui, prétendant reconquérir la Corse, la ville de Nice et la Savoie, en attendant mieux, se rangea du côté des Germains. En même temps, l’Angleterre, craignant pour son hégémonie, consentit à soutenir la France et à lui prêter quelque argent en tenant compte du change et des intérêts composés. Et, rapidement, toutes les nations européennes entrèrent dans la bagarre.

L’Europe fut transformée en un Océan sanglant. L’assassinat devint la loi du monde.



Cela dura à peine quelques semaines. Les engins de destruction bénéficiaient d’une telle splendide perfection que les combats devenaient atrocement meurtriers. Le carnage était partout. Puis les soldats, désespérés, se tournèrent contre ceux qui les commandaient, massacrèrent les chefs. Et ils se répandirent dans les villes et les campagnes, comme au temps des Grandes Compagnies, quêtant du pain, saccageant les