Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 1,1874.djvu/107

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bis. » Le derviche répondit : « J’ai du pain bis plus que je n’en puis manger ; mais… »

Ma chatte vient de monter sur ma table et j’ai eu toutes les peines du monde à l’empêcher de se coucher sur mon papier. Elle m’a fait oublier la fin de mon conte ; c’est dommage, car c’était fort beau. Savez-vous que j’avais fait, parmi d’autres châteaux, celui-ci : c’était de vous rencontrer à Marseille en septembre et de vous y montrer les lions, et de vous y faire manger des figues et de la bouillabaisse. Mais il faut que je sois de retour à Paris vers le 15 août, afin d’y faire de la prose pour mon ministre. Mais vous mangerez de la bouillabaisse toute seule, et vous verrez sans moi le musée et les caves de Saint-Victor. En revanche, vous pourriez recevoir de ma main, à Paris, mes instructions pour l’Italie. Puisque ce que vous désirez arrive, je vous prie humblement de désirer que je sois académicien. Cela me fera grand plaisir, pourvu que vous n’assistiez pas à ma réception. Au reste, vous avez du temps devant vous pour souhaiter. Il faut que la peste se déclare parmi ces messieurs pour que mes chances soient belles ; il faudrait surtout, pour les embellir, que