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Après Carcassonne, j’irai à Perpignan, à Toulouse et à Bordeaux. J’espère bien y trouver un souvenir de vous. Je n’ai pas achevé le croquis que je vous destine. Je vous l’apporterai à Paris. Dites-moi ce que je pourrai vous apporter encore qui vous fasse plaisir. Voici une fleur d’un arbrisseau épineux qui croît aux environs de Marseille et qui a une odeur de violette très-suave.

Adieu.

LXXXVI

Paris, vendredi matin, 3 novembre 1843.

Est-il possible que vous ne puissiez me dire tout ce que vous écrivez ? Quelle est donc cette timidité bizarre qui vous empêche d’être franche et qui vous fait chercher les mensonges les plus extraordinaires, plutôt que de laisser échapper un mot de vérité qui me ferait tant de plaisir ? Parmi les bons sentiments dont vous me parlez, il y en a un que je ne comprends pas, dites-vous ; et vous ne cherchez pas à me le faire comprendre, je ne le devine même pas. Quant aux deux autres,