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peu trop. J’ai, demain et après, deux corvées bien ennuyeuses que je vous conterai. Adieu.

XCIII

Paris, 5 février 1844.

Vous me reprochez ma dureté, et peut-être, avez-vous quelque raison. Il me semble cependant que vous seriez plus juste en disant colère ou impatience. Il serait encore assez bien de votre part de réfléchir si cette colère ou cette dureté est motivée ou si elle ne l’est pas.

Examinez s’il n’est pas bien triste pour moi de me trouver sans cesse aux prises avec votre orgueil, et de voir que votre orgueil a la préférence. J’avoue que je ne comprends nullement ce que vous me dites quand vous parlez de votre obéissance qui vous donne le tort de tout, et ne vous donne le mérite de rien. Le contraire pourrait se soutenir mieux ; ce me semble ; mais il n’y a de votre part ni tort ni mérite. Rappelez-vous un moment et avec franchise ce que vous êtes