Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 1,1874.djvu/287

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déceptions comme Scapin quand il revenait de voyage, je cherche à me représenter Your Ladyship, statue cuirassée aussi méchante qu’elle m’est apparue quelquefois. J’ai beau faire, je vous vois toujours telle que vous avez été la dernière fois que nous nous assîmes si commodément sur un quartier de roc. Vraiment, je le crois un peu, d’abord parce que vous me l’avez promis, et puis je ne me persuaderai jamais que nous ayons pu changer tous les deux après avoir été aussi unis de pensée. Si vous songez à revenir, écrivez-moi à Blois, j’y serai bientôt, ou bien après le 25 à Paris, et dites-moi quand je pourrai vous voir et le plus tôt possible. Je vous écris d’une horrible ville de chouans et d’une auberge abominable, où l’on fait un bruit infernal. On met tant de cheveux dans tout ce qu’on me donne à dîner, que je mange à peine. J’ai trouvé aujourd’hui à Saint-Maixent des femmes avec la coiffure du XIVe siècle, et des corsages presque du même temps qui laissent voir la chemise, laquelle est en toile à torchon, boutonnée sous le cou et fendue comme celle des hommes. Malgré le pain d’épice qui est dessous, cela me semble très-joli. Je me suis presque