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CVIII

Madrid, 18 novembre 1845.

Me voici installé ici depuis une semaine et plus, avec un grand froid, quelquefois de la pluie, un temps tout semblable à celui de Paris. Seulement, je vois tous les jours des montagnes dont la cime est couverte de neige, et je vis familièrement avec de très-beaux Velasquez. Grâce à la lenteur ineffable des gens de ce pays-ci, je n’ai commencé que d’aujourd’hui seulement à mettre le nez dans les manuscrits que j’étais venu consulter. Il a fallu une délibération académique pour me permettre de les examiner, et je ne sais combien d’intrigues pour obtenir des renseignements sur leur existence. D’ailleurs, cela me semble peu de chose et ne valait pas la peine de faire un si long voyage. Je pense que j’aurai fini mes perquisitions assez promptement, c’est-à-dire avant la fin du mois.

J’ai trouvé ce pays-ci fort changé depuis ma