Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 1,1874.djvu/309

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pétuellement. Je n’en peux plus de sommeil et de fatigue. Je vous dis adieu. Vous m’écrirez à Paris le jour de votre arrivée, et, le lendemain, nous irons revoir nos bois. Je serai à Paris le 18 au plus tard ; plus probablement, j’arriverai le 15.

Adieu encore.

CXIII

Paris, 18 août 1846.

Je suis arrivé ici aujourd’hui en médiocre état de conservation, la tête toute étourdie de quatre cents kilomètres parcourus tout d’un trait. Pour me remettre, il faudrait votre présence réelle. Mais quand reviendrez-vous ? That is the question. Je vous suppose beaucoup trop éprise de la mer et des monstres marins pour songer à retourner ici de sitôt. J’en aurais grand besoin pourtant, je vous assure. Je ne saurais vous dire combien d’ennuis et de chagrins se sont amoncelés sur moi dans ce petit voyage. Il me rappelle le rêve de Gloster : I would not sleep another such a night though I were to live a world of happy