Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 1,1874.djvu/352

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la lettre était adressée. Il a eu l’air fort sot, et moi aussi ; mais il a gardé l’argent. Je compte aller demain revoir Stone-Henge, et j’irai le soir dîner à Londres, s’il fait un peu moins de brouillard. Lundi ou mardi, je partirai pour Canterbury, et je pense être à Paris vendredi. Je voudrais bien que vous fussiez à Salisbury. Stone-Henge vous étonnerait fort. Adieu ; je retourne à mon église. Ma lettre partira, Dieu sait quand ! On vient de me dire que, le jour du Seigneur, la poste se reposait. J’ai un rhume abominable, je tousse et je n’ai que du vin de Porto à boire. — Les femmes ont ici des cerceaux à leurs robes. Il est impossible de voir quelque chose de plus ridicule qu’une Anglaise en cerceau. — Qu’est-ce que c’est qu’une miss Jewsbury, un peu rousse, qui fait des romans ? Je l’ai rencontrée l’autre soir, et elle m’a dit qu’elle avait rêvé toute sa vie un plaisir qu’elle croyait impossible, qui était de me voir (textuel). Elle a fait un roman sous le titre de Zoé. Vous qui lisez tant, vous me direz quelle est cette personne, pour qui je suis un livre. Il y a un petit hippopotame au Jardin zoologique, qu’on nourrit de riz au lait. Le Punch, du 15, donne