Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 1,1874.djvu/99

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et j’ai peut-être tort. Il est certain qu’on ne m’en aime pas davantage. Puisque cette bourse n’est point brodée par votre blanche main, que voulez-vous que j’en fasse ? Vous devriez bien pourtant me donner quelque œuvre de vous ; mon miroir et mes confitures méritaient cela ; au moins eût-il été bien de me dire si vous les aviez reçus ; mais je n’ai plus le droit de vous gronder. Quand vous irez en Italie et que vous passerez par Paris, il est probable que vous ne m’y trouverez pas. Où serai-je ? le diable le sait. Il n’est pas impossible que je vous rencontre aux Studij ; mais il se peut aussi que j’aille à Saragosse, voir cette femme dont vous dites que vous valez autant qu’elle. En fait de sœur, je n’en aurai point d’autre. Dites-moi donc, et cela avant votre départ de Paris, à quelle époque vous irez à Naples, et si vous voulez vous charger d’un volume pour M. Buonuicci, le directeur de fouilles de Pompéi. Je laisserai en partant ce volume chez madame de C… ou ailleurs.

J’ai souvenance d’avoir vu, il y a bien longtemps, une madame de C… dans une maison où se passa un mélodrame dans lequel je jouai le rôle