Page:Mérimée - Lettres à une autre inconnue, 1875.djvu/144

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

avoir le sang et la peau autrement faits que nous. Je suppose, pour ne pas trop m’apitoyer sur votre sort, que vous avez un nombre prodigieux de peaux d’ours sur votre traîneau, et qu’il n’y a de visible dans toute votre personne qu’un tout petit bout de nez. Prenez bien garde qu’il ne gèle, car j’y tiens beaucoup.

Malgré le temps très-doux et même beau que nous avons, j’ai trouvé le moyen de m’enrhumer horriblement, ce qui a pour conséquence inévitable de m’empêcher de respirer, exercice toujours assez difficile pour moi en temps ordinaire. D’après ce qu’on m’écrit de Cannes, les Anglais y abondent, ainsi qu’à Nice. Le départ de nos gens de