Page:Mérimée - Lettres à une autre inconnue, 1875.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

et ne voit pas que tout ce qui sort d’une main d’artiste s’adresse, en effet, à la publicité et que ces pages familières, en dépit de leur caractère privé, n’auront vraiment accompli leur destinée que si, tôt ou tard, elles finissent par tomber aux mains de ce « quelqu’un » qui a plus d’esprit que Voltaire et qui s’appelle tout le monde.

Mérimée possédait à part lui une faculté qui, au besoin, vous mettrait fort à l’aise dans la publication de sa correspondance. Il surveillait beaucoup son attitude et ses mouvements. Écrivant, parlant, il s’observait, s’écoutait, se gouvernait, et, si tenté que l’on fût de commettre des indiscrétions, il