Page:Mérimée - Lettres à une autre inconnue, 1875.djvu/80

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Quel que soit le mérite du conte qu’il vous débite, l’homme chez Mérimée est au-dessus de l’œuvre ; vous songez en l’écoutant au Clitandre de Molière, à cette race de beaux esprits qui se mêlent d’écrire à leurs moments perdus et qui font des chefs-d’œuvre sans le faire exprès.

Dans un temps comme le nôtre, où chacun a la manie de se poser en moraliste et d’agiter à propos de tout la question politique, religieuse, juridique et sociale, la faveur dont a joui et dont semble plus que jamais jouir Mérimée est un phénomène très-curieux. Mérimée, songez-y donc, un simple conteur, un faiseur de nouvelles à la