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LE PAYS D’OURMIAH, ETC.

Les habitations sont, en général, fort simples. Les murs de clôture sont faits en pisé et les maisons elles-mêmes sont généralement en briques crues. La matière est toujours à portée, car ce n’est que de la terre ; le premier endroit venu sert de carrière. Les maçons mêlent à la terre une certaine quantité de paille broyée et coupée menue, pour lui donner plus de consistance et empêcher les briques de casser. Cette terre est assez fortement humectée et les maçons la foulent soigneusement avec les pieds ; puis elle est coulée dans des moules de bois mince qui ont environ 21 centimètres et demi de long sur 16 centim. de large et 6 centim. et demi de haut. Le moule rempli, le maçon en égalise la surface avec la main, puis le trempe rapidement dans un baquet d’eau mêlée de paille très menue qui se colle à la surface. On retire alors le moule et on laisse la brique commencer à sécher au soleil pendant quelques heures ; après quoi les briques ainsi préparées sont rangées de champ les unes contre les autres et achèvent de sécher.

Quant à la couverture des maisons, dans le centre de la Perse, elle est le plus souvent en voûte ; mais, dans l’Aderbeidjân, elle est ordinairement composée d’une terrasse plate, supportée par une charpente en bois de peuplier. Sur cette charpente l’on étend un clayonnage serré qui est recouvert ensuite d’une épaisse couche de pisé.

La confection de ces terrasses est évidemment la partie délicate de la construction ; car il faut à la fois ne pas les faire trop lourdes, ne pas donner de pente assez forte pour exercer des pressions latérales sur les murs peu solides, suffisante cependant pour l’écoulement des eaux. Les pluies ne manquent pas de délayer à chaque fois une bonne partie de la terrasse ; aussi bien est-ce la seule partie de l’habitation qui soit vraiment entretenue. Pour empêcher les vers de démolir les toitures, on répand du sel sur les poutrages et entre les différentes couches de pisé ; j’ignore quelle est en réalité le degré d’efficacité de ce préservatif, mais je l’ai vu employer aussi bien dans le Kurdistan qu’en Perse.