Page:Müller-Simonis - Du Caucase au Golfe Persique.pdf/196

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
148
CHAPITRE IX

L’on voyage ordinairement en caravane, louant ou achetant des chevaux selon son goût ; il est naturellement plus agréable de former soi-même sa caravane plutôt que de se joindre à une société de marchands. Un voyageur pressé peut utiliser les chevaux de poste et voyager en « tchapar ». La Perse a, en effet, le grand avantage d’avoir un réseau de relais de poste mieux organisé qu’en Turquie ; moyennant une redevance proportionnée aux distances, l’on trouve à chaque relais un cheval de selle frais. Naturellement le maître de poste cherche à tromper le voyageur dans le calcul des distances ; naturellement aussi, il cherche à se procurer le nombre de chevaux nécessaires, par les moyens les plus économiques ; les courriers royaux, de leur côté, pratiquent sur une grande échelle le système des réquisitions forcées avec restitution des bêtes aux calendes grecques. Pour le voyageur pressé et portant avec lui une très petite quantité de bagage, le voyage en tchapar a ses avantages ; mais pour un touriste qui veut « voir » le pays, il est entièrement à déconseiller.

En dehors de la zone frontière où les Kurdes font souvent des razzias, l’on s’accorde généralement à représenter le voyage en Perse comme exempt de tout danger. Un officier allemand qui avait longtemps parcouru le pays entièrement seul, m’assurait qu’un Européen, muni d’un bon fusil comme porte-respect, pouvait, surtout s’il ne faisait pas étalage de richesses, traverser la Perse d’un bout à l’autre, sans avoir à craindre aucune attaque.


Bouclier et cartouchière kurdes.