Page:Müller-Simonis - Du Caucase au Golfe Persique.pdf/237

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
185
D’OURMIAH À VAN

descendants des Ommiyades. Le fondateur de leur dynastie, Sheikh Mahmoûd avait reçu du Khân du Mouton-Noir l’investiture de ces pays en récompense de sa bravoure. Il s’établit à Koschâb et son peuple prit le nom de Mahmoûdi ; les Mahmoûdi étaient originairement yézidis ; ils se convertirent à l’Islamisme sous Hassân-Beg leur neuvième Émir[1].


7 Octobre.
Départ 5 h. 30 matin.

Nous avions promis le knout à nos tchervadars, s’ils n’étaient pas prêts à partir à 4 heures du matin ; grâce à cette précaution, nous pouvons nous mettre en route à 5 heures et demie. Notre guide montre une peur atroce des brigands.

Pendant deux heures environ, le chemin reste sur la rive gauche du Koschâb ; deux éperons rocheux barrent alors la vallée, ne laissant qu’un étroit défilé, par où se coule la rivière. On a choisi cet endroit pour jeter sur le Koschâb un pont d’une seule arche, de construction hardie. Une fois franchi le pont qui aujourd’hui est réduit à l’état de casse-cou, il faut exécuter une bonne grimpée pour tourner l’éperon rocheux. Après ce défilé, la vallée du Koschâb est large et sans grand caractère ; une forte chaleur d’orage rend la marche très pénible, et notre troupe se débande insensiblement. Laissant à notre gauche Hindostân, nous franchissons une colline et arrivons au petit village arménien de Norkiegh situé dans une vallée latérale du Koschâb. Le village est sale, mais nous trouvons cependant une maison plus convenable où nous reposer.

À midi et quart, nous nous mettons en marche pour grimper le col du Varak. À mesure que nous approchons du sommet, l’orage se fait plus menaçant ; nous pressons nos chevaux ; un bon temps de galop — hourra ! voici devant nous un bout du lac

  1. Barb, dreiunddreissig kurdische Fürstengeschlechter, 22. Jaubert dit avoir passé à Mahmoudiyeh en allant d’Erdschek à Kotoûr ; Koschâb, dit-il, reste à 7 lieues à droite. Il donne donc probablement le nom de Mahmoudiyeh au village de Mollah-Hassân qui se trouve effectivement sur le chemin de Kotoûr ; il n’aura sans doute jamais passé au vrai Mahmoudiyeh qui n’est autre que Koschâb. Jaubert, chap. xl, 318.