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LE SIPAN-DAGH — AKHLÂT, ETC.

férèrent se jeter entre les bras des Turcs ; ils se livrèrent à Sokmân-el-Cothbi, un des chefs mamelouks du Seljoukide Kouthb-ed-din-Ismaël. Sokmân-el-Cothbi chassa les Merwanides et en 1099 se fit proclamer roi d’Akhlât, avec le titre de Shah-Arman, roi d’Arménie.

Akhlât devint ainsi pendant un siècle la capitale d’une dynastie improprement appelée seldjoukide. C’était au temps où les Khalifes, réduits à l’impuissance, voyaient partout s’élever à leurs dépens de semblables dynasties. C’était une époque de luttes où tout pouvoir était incertain ; aussi bien les Seldjoukides d’Akhlât furent-ils constamment en guerre avec leurs voisins. Mais ces guerres ne les empêchèrent pas de porter leur capitale à un haut degré de splendeur. Les monuments dont on admire aujourd’hui les ruines remontent à cette époque ; ils sont donc à peu près contemporains de ceux d’Ani ; ils portent d’ailleurs très distinctement la marque d’une même influence artistique.

En 1207 un prince kurde de la famille de Saladin, Malek-el-Auhad-Ayoub, renversa la dynastie seldjoukide dont il occupa le trône avec valeur.

Bientôt Akhlât eut à repousser les attaques du terrible Djelal-ed-din-Charezm-Shah, qui l’assiégea deux fois sans succès.

En 1229 (626 de l’Hégire), il revint une troisième fois à la charge ; le siège fut terrible. Le blocus dura tout l’hiver ; vingt machines de guerre attaquèrent les murs du côté du lac ; mais pour abattre le courage des défenseurs, il fallut la famine ; le pain se vendit au poids de l’or et l’on dût manger les chiens. Épuisés par les privations, les défenseurs d’Akhlât furent débordés ; Djelal-ed-din emporta la ville d’assaut. Les hordes Djingiskhanides la lui arrachèrent en 1245. C’est alors qu’Akhlât devint l’apanage d’une princesse géorgienne, mariée à un prince de la famille de Saladin. La guerre avait sans doute déjà causé bien des ruines. En 1247, un tremblement de terre détruisit une grande partie des monuments. Enfin en 1548 (955 de l’Hégire),