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KHORSÂBÂD — RABBAN-HORMEZ

dans sa production, une grande part aux éclairs de chaleur qui à cette saison de l’année se succèdent presque sans interruption pendant la soirée.

La manne fondant au lever du soleil, on est obligé de la récolter en grande hâte ; aussi en la recueillant, arrache-t-on souvent une certaine quantité de feuilles qui restent mélangées à la manne et lui donnent sa couleur verdâtre ; celle qui est recueillie sur les rochers est presque blanche.

La manne constitue un article de commerce assez important dans l’Arménie, le Kurdistan, la Mésopotamie et l’Irâk-Arabi. À Môsoul on en fait, en la mélangeant à d’autres ingrédients, des gâteaux que l’on dit excellents et légèrement purgatifs. Certaines personnes font de ces gâteaux le fond de leur nourriture pendant le carême.

Les Turcs appellent la manne kouderat-halouasi, la douceur de la Puissance (divine) ; les Arabes la nomment mann-assama ; on lui donne à Baghdâd le nom de gazenguävil (corruption du persan güzengübing).

Les Mossouliotes redoutent beaucoup de voir tomber la manne dans leurs jardins, car, s’attachant aux plantes délicates, elle arrête leur respiration et les fait périr.