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CHAPITRE XXIII

 Les corrections sont expliquées en page de discussion

galets ; puis brusquement tout s’arrête — nous sommes échoués sur un bas-fond au milieu de la rivière !

7 heures soir.

Les kellekdjis essayent d’abord, mais sans succès, de renflouer le radeau, puis font une exploration des environs ; le bas-fonds s’étend assez loin, et comme le kellek est solidement échoué, le plus prudent est de ne rien tenter avant le jour et de dormir tranquilles.


6 Janvier
Départ 7 h. 30 matin

Au jour on se met à l’œuvre. Le plancher du kellek — un plancher volant — est composé de demi-rondins fort lourds ; c’est une spéculation des kellekdjis qui, rendus à Baghdad, vendront très cher ce bois de chauffage. Il faut, pour renflouer le kellek, l’alléger le plus possible ; nous avisons un endroit propice sur la limite du bas-fonds, et nous y transportons un certain nombre de rondins, de façon à faire un échafaudage sur lequel sont déposées les pièces les plus lourdes du bagage. Cela fait, les kellekdjis tentent le renflouement. Comme l’opération traîne en longueur, j’installe mon appareil de photographie sur la pile de bagages et me prépare à photographier toute la scène.

« Hallo, hallo, à la rescousse, me crie tout à coup Hyvernat ! voilà le kellek qui file ! » Adieu la photographie ! Il faut maintenant faire des efforts désespérés pour maintenir le radeau et l’empêcher d’aller à la dérive. Nous serions bien logés, notre kellek perdu, abandonnés au milieu du fleuve ! Hyvernat, Houchannah et moi nous nous cramponnons au radeau, tandis que les autres rechargent le bagage. L’eau nous monte à peine au-dessus des chevilles et je me demande comment, même délesté, le kellek peut flotter.

Nous voici heureusement renfloués, mais non sans un grand nombre d’outrés crevées ; le kellekdji met plus de cinq heures à les réparer. C’était un charmant incident de voyage qui aurait bien pu devenir un accident.

Autre grand émoi. Notre oie, effrayée par toutes ces manœuvres de sauvetage a réussi à s’échapper de sa cage ! Elle