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CHAPITRE XXIV

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Et pourtant Hyvernat avait raison — et nous, nous commentions sans nous en douter la prophétie de Jérémie : « Sous le poids de la colère du Seigneur, Babylone n’aura plus d’habitants ; elle sera toute transformée en une solitude ; quiconque passera par Babylone sera saisi d’étonnement et se rira de ses malheurs (L, 13). Et Babylone ne sera que tombeaux (que monceaux de pierres — erit in tumulos) ; elle deviendra la demeure des bêtes fauves (draconum), l’étonnement et la risée seront sur elle, car elle n’aura plus d’habitants. » (li, 37).


Babîl.

Il est inconcevable que de cette immense cité, qui entourait de ses remparts une véritable province de près de 500 kilomètres carrés (près de quatre fois la superficie de Londres), il soit resté si peu de chose ; les maisons des pauvres, bâties en terre se sont écroulées, et l’Euphrate, qu’aucune digue ne retenait plus, aura par ses inondations successives nivelé la plaine ; seuls les palais, construits sur leurs monticules artificiels, ont formé en s’écroulant, des collines que le fleuve n’a pu emporter.

La première de ces collines, Babîl, est une immense butte artificielle, recouvrant sans doute les débris du temple ou de la pyramide de Bélus ; on y voit encore quelques pans de mur,