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DES ASSYRIENS ET DES ARMÉNIENS

on y voit que ce n’était pas seulement leur système d’écriture que les anciens habitants de l’Arménie avaient emprunté à l’Assyrie. »

Nous avons encore un autre monument de cette époque mémorable, c’est le cylindre-cachet d’Urzana, roi de Muzazir, lui-même. Il est en ce moment au musée de La Haye. Il est regrettable qu’on ne sache pas où il a été trouvé. On y voit un personnage ailé, debout entre deux autruches qu’il tient par le cou comme pour les étrangler. D’après Fr. Lenormant ce sont les démons de la montagne vaincus par le bon génie. L’inscription est en écriture assyrienne. En voici la traduction :

« Sceau d’Urzana
roi de la ville de Muzazir et
de la ville de Huabti ;
pierre du bon génie
dont, comme un serpent,
dans les montagnes mauvaises,
la bouche est ouverte. »

Il faut croire que l’Arménie était alors douée d’une bien grande vitalité, ou que le roi d’Assyrie exagéra beaucoup l’importance de sa victoire. Car, pendant que Sargon, tout fier de ses succès militaires, se délassait à bâtir sa splendide résidence de Dur-Saryoukin (on dirait maintenant Sargonville), à 15 ou 20 kilomètres au Nord de Ninive, le nouveau roi de l’Urardhu, Argistis, fidèle à la politique de son prédécesseur, commença à exciter ses voisins à la rébellion contre la domination assyrienne. Il est vrai que cette fois la chose ne fut pas aussi sérieuse. Sargon ne se dérangea même pas ; il se contenta d’envoyer un de ses généraux qui ne tarda pas à ramener les rebelles au respect et à la soumission. C’était en 708.

Nulle part dans les annales, pourtant si riches, du fils et successeur de Sargon, Sennachérib (705–681), il n’est fait mention de l’Urardhu, preuve manifeste que ce pays avait payé cher son opposition à outrance à Sargon. Il y a peut-être une restriction à faire ; on rapporte généralement au règne de Sennachérib, une