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HISTOIRE DE L’ARMÉNIE

quente dans les noms de villes arméniennes entre le lac de Van et la jonction des deux Euphrate, de même que la racine ard ou art, qui peut lui être connexe, est fréquente dans les noms de villes de la vallée de l’Araxe. Malheureusement, cette fréquence même rend difficile et même téméraire d’essayer de déterminer d’une manière précise le site d’Arzascu.

Ainsi, pour résumer notre pensée en deux lignes, le vrai royaume d’Urardhu, c’est la province d’Ararad qui, la première, s’est trouvée en face des Assyriens. Après qu’elle eût été écrasée, le jeune royaume de Biaïna est entré en lice, sous la conduite de Seduri ou Sarduris ; celui-ci n’avait probablement pas le nom de roi, car la province de Vasbouragan qu’il gouvernait, était alors sous la dépendance du roi d’Ararad ; inversement, après la chute de celui-ci, l’Ararad ou Urardhu devint l’apanage du jeune royaume de Van.

SARDURIS Ier

Les deux seules inscriptions que nous avons de ce roi, nous montrent qu’il emprunta aux Assyriens non seulement l’usage, mais encore l’écriture, la langue, et jusqu’au style de leurs inscriptions historiques. Comme les rois de Ninive, il prend dans son protocole les titres de « grand roi, de roi puissant, de roi des multitudes ». Il s’intitule « roi du Naïri, roi sans rival, à qui tous les autres rois payent tribut ». Nous trouverons dans la suite l’expression de « roi du Naïri » remplacée par celle de « roi de Biaïna ». On dirait que le jeune royaume, dont le nom n’était probablement guère connu, avait voulu se parer du nom du grand pays de Naïri, dont il n’avait été pendant longtemps qu’une partie insignifiante et dont il était maintenant devenu l’arbitre.

Dans le reste de l’inscription, Sarduris nous apprend qu’il a fait bâtir une citadelle sur l’emplacement de la ville d’Almoun. Les blocs énormes sur lesquels les deux inscriptions cunéiformes sont gravées, font partie d’une fort ancienne substruction située à l’angle Nord-Ouest du rocher de Van, porte d’Iskéleh-Kapoussi.