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LES MISSIONS DE PERSE

tain que les 1 857 dollars (environ 9 285 francs) qui dans mon calcul représentent la moyenne par tête pour les missionnaires indigènes, sont fort au-dessus de la réalité, et que, par conséquent, une très forte somme doit de ce chef être reportée à l’actif du budget de la mission[1].

Cette estimation de moyennes, élastique dans les détails, mais basée sur des données premières exactes, peut servir à prouver que les ressources que l’on suppose généralement à la mission américaine n’ont rien d’exagéré. Elle montre aussi clairement l’écart effrayant qui existe entre les ressources de la mission presbytérienne et le budget de la mission lazariste. Alors que pour la première nous arrivons, en faisant les estimations les plus basses possibles, à 135 000 francs, et, l’entretien des missionnaires déduit, à 86 175 francs, les deux missions lazaristes d’Ourmiah et de Khosrâva touchent de la Propagation de la Foi et de l’œuvre des Écoles d’Orient 50 500 francs : l’Autriche fournit pour l’entretien du clergé indigène environ 15 000 francs d’honoraires de messes : la délégation apostolique reçoit 13 000 francs (dont 2 000 sont destinés au poste d’Ispahan, 2 000 aux Mekhitaristes de Salmas, 1 500 à l’entretien du clergé indigène). Ces sommes doivent servir aux frais de la délégation apostolique, à l’entretien des missionnaires et des sœurs et enfin à tous les nombreux besoins de la mission. Total 54 000 francs contre 135 000 !

Ce sont des contrastes de chiffres à peine croyables, bien qu’ils restent sans doute encore au-dessous de la réalité ; mais qui les médite y trouve une des clefs du mystère de la fécondité des missions catholiques.

En même temps, la générosité de ceux qui fournissent si largement aux besoins des missions de nos frères séparés, ne doit-elle pas nous encourager à faire mieux et à concourir de toutes nos forces à l’édification de cette grande Église des âmes, la vraie richesse de l’Église du Christ !

Il me reste maintenant à donner quelques détails sur la direction centrale dont relèvent les missions presbytériennes de Perse.

En 1810 avait été fondé aux États-Unis l’« American board of commissioners for foreign missions ». Ce board dans l’origine était « undenominational » c’est-à-dire qu’il administrait les missions des différentes

  1. D’après des renseignements de source privée, les maîtres d’école de la mission américaine recevraient de 5 à 30 tomans par mois (465 à 2 790 francs par an) ; les prêtres de 10 à 40 tomans par mois (775 à 3 100 francs par an). Les uns et les autres ont leur logement payé par la mission. Mais le loyer est bien peu de chose, et ainsi de nos 9 283 francs, il reviendrait largement plus des deux tiers à la mission.