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de l’air, est appelé Visvakarman, l’Artisan de toute choses, tandis que le soleil (Savitar) est invoqué sous le vocable Pragapati, le Maître de tous les êtres vivants. En quelques endroits, ce dernier est appelé, au neutre, la grande Divinité de tous les dieux, mahátdevânâm asuratvám ékam. (R. V. III, 55 I.)

Tels furent en effet, les pas de géant que nous pouvons constater dans différentes parties du Véda, depuis les plus simples invocations des agents inconnus cachés dans le soleil ou la lune, le ciel et la terre, jusqu’à la découverte du seul Dieu, créateur du ciel et de la terre[1], le Seigneur et le Père, et enfin à la croyance en une divine Essence (Bráhman), dont le Père ou Créateur de toutes choses est ce qu’ils appellent le pratika ou visage, autrement dit la manifestation, ou encore la persona, le masque, la personne.

Tel fut le résultat final de la pensée religieuse, commençant par une foi très naturelle en des pouvoirs invisibles, acteurs cachés du

  1. En parlant de Dieu créateur, M. Max Müller dépasse la pensée védique. (Note du M. G.)