Page:Müller - Introduction à la philosophie védanta.djvu/57

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l’ermite de la forêt devait être un ascète et endurer de cruelles pénitences afin d’éteindre toutes les passions qui auraient pu troubler sa paix. Et ce n’était pas le corps seul qui devait être dompté et endurci contre tous les troubles extérieurs comme la chaleur et le froid, la faim et la soif, six choses devaient être acquises par l’esprit, à savoir : la tranquillité[1], l’abstention, l’abnégation, la longanimité, le recueillement et la foi. L’on a pensé[2] que cette quiétude n’est guère l’armement qui convient au philosophe, lequel, selon notre façon d’envisager la philosophie, doit entasser Ossa sur Pélion pour attaquer la forteresse de la Vérité et conquérir de nouveaux royaumes sur la terre et au ciel. Mais il faut nous rappeler que l’objet du Védanta était de montrer que nous n’avons en réalité rien à conquérir que nous-mêmes, que nous possédons tout en nous, et qu’il

  1. Sama, Dama, Ouparati (souvent expliqué comme étant la cessation de tous les devoirs concernant les sacrifices), Titiksha, Samâdhi, Sraddha.
  2. Deussen, Système du Védanta, p. 85.