Page:Mac-Nab - Poèmes mobiles, 1890.djvu/159

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

La mort du poète


À Eugène Mesplès.


C’était un homme long, déhanché, sec et blême,
Vêtu d’un habit vieux autant que l’univers ;
Sa vie était un mythe et sa bourse un problème :
Chacun le croyait fou, car il chantait des vers !

Or cet homme, songeant à des jours plus prospères,
S’en allait à pas lents sur le pont des Saint-Pères :
(Ce pont que fait trembler le poids des omnibus
Ainsi qu’un régiment sous le choc des obus !…)