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SECONDE PARTIE


XI

VERS L’AVENTURE


L’Ange-du-Nord appareilla devant quelques oisifs, au milieu des coups de sifflet du lieutenant Gornedouin.

Grâce à sa voilure, il prit le vent de très près et gagna la pleine mer avec l’aisance, la désinvolture d’un bâtiment qui s’y connaît et constate avec plaisir que sa forme est toujours parfaite.

Un cortège de mouettes enrouées escortèrent l’élégant voilier, comme des gamins qui attendent des dragées en criant : « Parrain marraine » derrière un récent baptisé.

― Voilà la mer, la mer ! chantait Krühl.

Gornedouin, Eliasar et le capitaine occupaient à l’arrière du bâtiment quatre petites cabines qui donnaient sur un salon carré servant en même temps de salle à manger.