Page:Machado de Assis - Quelques contes.djvu/245

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apparaît tout d’abord, puis un monsieur porteur de deux décorations, enfin une dame richement vêtue. Ils entrent dans le vestibule, montent l’escalier couvert de tapis, et orné en bas de deux grands vases.

— Jeannette, monsieur Rangel…

Maudit jeu ! juste au moment où il formulait dans sa tête une insinuation à propos du ménage qui montait, ce qui lui aurait permis par une heureuse transition de remettre la lettre… Rangel obéit, et s’assit en face de la jeune fille. Dona Adélaïde, qui dirigeait les petits jeux, prenait note des noms. Chaque personne devait être une fleur. Naturellement, l’oncle Rufino, toujours jovial, choisit pour lui la fleur de citrouille. Quant à Rangel désireux de fuir la banalité, il compara mentalement les fleurs, et, quand la maîtresse de la maison l’interrogea, il répondit doucement après une pause :

— Le souci, Madame.

— Quel malheur que Calixte ne soit pas ici, soupira le greffier.

— Il a promis de venir ?

— Oui. Hier encore, il est venu aux archives, pour me dire qu’il arriverait tard, mais que je