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L′éloge de Deschamps, disciple et peut-être neveu de Machaut, pourra paraître suspect. Mais d′autres témoignages viennent s′y ajouter auxquels on peut, nous semble-t-il, hardiment se fier. Une courte pièce latine, écrite environ au milieu du xive siècle, dont l′auteur est inconnu, cite parmi les musiciens de l′époque de Machau Guillelmo[1] L′auteur anonyme des Règles de seconde rhétorique faisant précéder son traité de versification de quelques brèves notices sur ceux qu′il considère comme les meilleurs auteurs depuis Guillaume de Lorris, mentionne après Philippe de Vitry « maistre Guillaume de Machault, le grant rethorique de nouvelle fourme, qui commencha toutes tailles nouvelles, et les parfais lays d′amours »[2]. Martin Le Franc, dans le Livre du Champion des dames, cite « Machaut, grant rhethorique », dont « les facteurs amoureux lamentent » la mort, avec Froissart, Christine de Pisan, Alain Chartier et d′autres[3] Achille Caulier accorde à « Machaut, poethe renommé » une place dans son Ospitaî d′amour à côté d′Alain Chartier, de Boccace et de Pétrarque[4]. Le

    Guillaume et onze ans après la rédaction du Voir Dit? Nous n′osons l′affirmer trop catégoriquement. La question, d′ailleurs, dans ce cas particulier, est sans importance.

  1. Voy. la notice de P. Meyer dans le Bulletin de la Société des anciens textes franc., XXXIV (1908), 46 ss.
  2. E. Langlois, Recueil des arts de seconde rhétorique (1903), p. 12. L′ouvrage a été écrit entre 1411 et 1432.
  3. Voy. G. Paris, Romania, XVI (1887), 415. La pièce fut terminée vers 1442.
  4. Édit. des Œuvres du Roi René par le comte de Quatrebarbe (1846), p. 128. Sur l′attribution de ce poème à Achille Caulier, voy. A. Piaget, dans la Romania, XXXIV (1905), 563-564.