Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/210

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tentement. Mais estant allé trouver M. de Maine à Soissons, il luy respondit qu’il ne pouvoit, ny vouloit rien faire sans ceux qui estoient conjoinctz en party avec luy, et demanda temps de les en avertir, et cependant s’en alla ès Pays bas traicter avec le duc de Parme, pour obtenir secours, et lia plus estroitement ses affaires avec le Roy d’Hespagne M. de Villeroy avertit monsieur du Plessis du peu d’espoir qu’il y voyoit, et requit là dessus passeport et sauvegarde pour se retirer en sa maison, que S. M. ne luy accorda pas du premier coup, et ce fut la première interruption de ce bon œuvre.

S. M., après avoir nettoyé le haut de la rivière de Sene entre Paris et Troye, se résolut assiéger Paris. Aucuns luy promettoient luy en ouvrir une porte, pour avec lesquelz résoudre fut dépesché M. du Plessis de Montereau, lequel conféra avec eux auprès de Paris, et la chose conduicte si proche de l’exécution que l’ordre de marcher en estoit tout dressé, et vint S. M. jusqu’à Chelles pour cest effect ; mais au besoin le cœur leur faillit. Depuis plusieurs telles parties furent remises sus par diverses personnes et par divers moïens, les uns à bonne foy, et les autres à fraude, pour entretenir le Roy en cest espoir, afin qu’il n’y employast pas la vive force, mais qui toutes réussirent en vain. Il fut remarquable que le Roy n’ayant que douze centz chevaux et neuf mille hommes de pied se trouva en un mesme jour assiégeant Paris, St Denis, et Dammartin, reprenant Chasteaudun par le mareschal d’Aumont, et présentant la bataille, aux portes de Laon, au duc de