Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/304

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bert de la Marck fils, et de feu Charlotte de la Marck, fille de Henry Robert et sœur de Robert, espouse dudit sieur de Turenne, pour les diverses substitutions y contenues qui s’entredétruisoient. L’accord qui s’en ensuivit fut en somme que Jametz demeuroit à monseigneur de Montpensier[1] purement, et qu’il délaissoit tout ce qu’il prétendoit sur Sedan et les autres terres souveraines au dit sr de Turenne, duc de Bouillon, moyennant neuf mille livres de rente, en fondz de terre, qu’il lui bailleroit de son propre, et demeurèrent les ditz seigneurs très bons amys. Pendant ce voyage mourut monsieur d’O à Paris, superintendant des finances de France, et fut parlé d’employer monsieur du Plessis en ceste charge, ou en tout ou en partie ; mais il pria ses amys de faire doucement entendre au Roy que c’estoit le plus grand desplaisir qu’il peut recevoir, leur alléguant que les finances ne pouvoient s’amender que par retranchement des charges ou augmentation des subsides, l’un et l’autre sujet à trop d’envie pour personne faisant profession de la religion, et d’ailleurs eslongné de son naturel, comme de faict, sans la nécessité des affaires de la religion, je luy ay souvent ouy protester que jamais ne se fust meslé des finances, mais que l’affection qu’il y portoit l’avoit faict renoncer à sa propre inclination. Cependant S. M. voulut qu’il donnast son advis des

  1. La sœur de François de Bourbon, duc de Montpensier, était la mère du duc de Bouillon, Guillaume Robert, et de Charlotte de la Marck, qui avait apporté les biens de la maison de Bouillon au vicomte de Turenne.