Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/356

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forma diligemment et ouyt plusieurs tesmoingz. En furent aussy ouys quelques-uns à Rennes, le tout envoyé au greffe de la court de Parlement à Paris, où il est à voir, et plus qu’il n’en falloit pour vérifier un assassinat et le mettre conséquemment sur un eschafaul. Le tout sans que monsieur du Plessis y intervinst aucunement ; mais le Roy estant de retour vers Paris, sur ce que les parens luy donnèrent asseurance qu’il obéiroit et se rendroit en sa justice, moiennant l’interruption des dittes procédures, furent icelles sursises, à condition de les reprendre s’il n’obéyssoit dans un temps limité.

Le 15e avril au dit an 1598, sur les deux heures du soir, nasquit Philippe de la Verrie à Saumur, où ma fille, sa mère, estoit venue se retirer pour estre près de monsieur du Plessis et de moy[1], pour en estre assistée en leurs affaires ; monsieur du Plessis et moy le présentasmes au saint Baptesme.

Monsieur du Plessis accompagna le Roy sur son retour, jusques à la Bourdaisière près Tours, auquel lieu le Roy le mena pour avec monsieur de Villeroy, secrétaire d’Estat, voir le traicté d’Hespagne, luy en faire ensemble le rapport, et sur iceluy en faire la ratification ; ce qui fut faict, et du dit lieu se départit pour revenir à Saumur, avec promesse que le Roy tira de luy de se rendre près sa personne lors qu’il le manderoit. Mais il se passa grand temps de-

  1. Le manuscrit de la Bibliothèque impériale et l’édition de M. Auguis portent : « Et plus aisément assistez de nostre faveur et ayde en leurs affaires, »