Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/359

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rifié, et sans y apporter l’aucthorité de sa présence, ce qui eust esté interprétée à violence ; ayant eu S. M. ce particulier esgard qu’il valoit mieux gaigner pied à pied par raison que l’emporter par aucthorité, procédure qui luy eust esté préjudicielle et eust rendu l’exécution de l’esdict moins favorable. Or est-il bien vray que cest Edict, tel qu’il a esté vérifié, est moins en quelques choses que celuy de Nantes, en peu touteffois et de peu d’importance. Il s’y en remarque deux principalement ; l’une, que les six conseillers de la Religion qui dévoient faire partie de la chambre de l’édict de Paris sont seulement distribuez par les chambres ; et est à noter que premier que M. du Plessis partist de Saumur, ceux qui estoienten court s’y estoient jà relâchés ; l’autre, que les synodes nationaux ne pouvoient estre tenus que de permission de S. M. A quoy il a pieu à S. M. escrire depuis à monsieur du Plessis, sur les remonstrances qu’il luy en faisoit, qu’Elle leur pourvoiroit à leur contentement. Et sy à Chastellerault il en eust esté creu, il n’en eust point esté faict de particulier article, parceque l’article général qui permettoit tout exercice de la Religion et de la discipline, sans autre expédition, luy sembloit suffire.

Enfin fut amené St Phal par l’exempt à Paris, et aussytost conduict prisonnier à la Bastille, le 12 Janvier 1599, auquel M. de la Force, capitaine des Gardes, fit oster l’espée. Et en mesme temps fut dépesché un courrier à monsieur du Plessis, lors à Buhy, avec lettres de S. M., par lesquelles il luy commandoit de venir. Cependant assembloit monsieur le Connestable, messieurs les mareschaux de France et les plus no-