Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/385

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voulut qu’il fust appellé. Au premier, où n’y avoit que de ceux du conseil d’Estat ; sur la proposition de M. le chancelier que le Roy ne pouvoit plus reculer, fut conclu qu’il le falloit faire, néantmoins avec l’exception, accordée avec le Pape, des édictz faictz pour la nécessité publicque ; en danger donq d’estre révoquez quand on pourroit prétendre que ceste nécessité cesseroit. Au second, où furent mandez messieurs les Presidenz et les gens du Roy, sur la contradiction ou remise qu’ilz y apportoient unanimement, M. le chancelier, assés modéré de son naturel, s’eschappa jusques à dire que le Roy le vouloit, et auroit les moyens de le leur faire faire. Fut dit au Roy que monsieur du Plessis les avoit tous esté visiter chés eux les jours précédens, et imputé que c’estoit sur ceste affaire. La vérité estoit qu’il les avoit veuz pour leur recommander la réception du sr du Coudray, député des Eglizes près du Roy, en conseiller de la court, et que d’eux mesmes ils l’avoient jetté sur ce propos, sur lequel il ne leur avoit pas celé ny ses raisons ny son advis, ny eux à luy le leur, pour la plus part conforme.

Et n’est à oublier que sur ce changement notable du Roy, duquel les effectz estoient si notoires, la cause néantmoins moins connüe, discouroient souvent ensemble monsieur de Bouillon, monsieur de la Trémouille, M. d’Esdiguières et monsieur du Plessis ; mesmes se trouvèrent deux fois en nostre logis pour résoudre de la façon dont ilz se dévoient comporter pour le publicq sy les choses passoient plus avant.

Or toutes causes préparoient à monsr du Plessis ce qui lui advint depuis, car le Roy, rencontrant